24/10/2007
L'envers du décor
En 2005, Katrina et ses rafales de vent dépassant les 230 km/h générent de puissantes vagues qui remontent le Mississippi, déjà en crue à cause des trombes d'eau précédent l'ouragan, et innondent les quartiers bordant le fleuve. Partout, des débris d'habitations jonchent le sol. A chaque coins de rues, on distingue ceux qui ont eu les moyens ou le courage de reconstruire de ceux qui ont deserté les lieux. Ici, pour assurer une petite bicoque contre les dégâts d'un ouragan il faut compter près de 1000 dollars par mois. Bien plus que le salaires de la plupart des propriétaires des lieux. Certaines maisons, dans un état déplorable, semblent abandonnées jusqu'au moment où quelqu'un passe la tête par la fenêtre. Certains axes sont inacessibles en voiture à cause des trous formés dans la chaussée. Un peu plus de deux ans après la catastrophe, voici à quoi ressemble la banlieue populaire de la ville.
Depuis deux ans, les restes du toit d'une maison bloquent l'accès de cette rue dans le quartier de Ninth Ward au Sud de la ville.
Certains ont choisi de surélever leur habitation. Une solution en cas d'innondation mais inefficace contre les vents violents d'un nouvel ouragan.
L'endroit où l'eau stagne correspond aux anciennes fondations d'une habitation. Dans ce quartier à quelques mètres des rives du mississippi, l'eau a dépassé le deuxième étage des maisons. La majorité des Nouveaux Orléanais habitent trois mètres en dessous du niveau de la mer.
Fermée à cause d'une creuvasse qui sépare la chaussée en deux parties, cette rue du quartier de Bywater devrait ré-ouvrir dans quelques jours. Les habitants attendent les réparations depuis plus de deux ans. Le gouvernement, qui a dépensé plusieurs centaines de milliards de dollars dans la guerre en Irak, justifie la lenteur des travaux par des difficultés pour les financer.
Certaines digues de protections (Ci-dessus) sont complètement inadaptées à des situations comme celles de 2005. Pourtant les autorités reconstruisent de la même manière après chaque catastrophes. Au premier plan, des pompes pour évacuer l'eau en cas de crue. Elles datent de 1920.
Ce mur anti-innondation est neuf. A gauche, le mississippi. A droite, la bande d'herbe est tout ce qu'il reste d'un terrain couvert de dizaines d'habitations. Elles étaient en première ligne lorsque les eaux ont passé les protections.
Dans les quartiers, la solidarité s'organise. Sous cette tente on peut déposer des meubles, vêtements ou de la nourriture pour les sinistrés.
Juste après Katrina, des agences de voyages organisaient des "excursions photos" à travers les zones les plus touchées. Choqués, certains habitants ont peint des messages pour montrer leur indignation. Ici on peut lire: "Touristes, honte sur vous de traverser ici sans vous arrêter et de payer pour voir ma douleur. Il y a eu 1.600 morts ici."
Certains reconstruisent leurs maisons à l'identique, planche par planche et aux mêmes endroits. Folie ou courage? Les météorologues sont pourtant unanimes: la Nouvelle Orléans peut être la cible d'un nouvel ouragan à tout moment.
--- Merci à Turner, mon guide contre quelques bières ----
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8 commentaires:
Super Tib.Elle sont bien les photos.Je te fait de gros bisous super débrouillard
C'est gentil ptit frère. Bises.
t'es trop fort mon tib. Merci de nosu faire découvrir une situation que je pensais, pour ma part, règlée... Quelle honte. Effectivement, il paraît plus urgent à certains de payer des troupes en Irak!
Salut Tib,
Alors comme ça on soudoie ces pauvres nouveaux orléanais à coup de bières! ben bravo! Chapeau pour le reportage, belles photos
Salut Tib
God bless America !
Immigré clandestin, terroriste (attention photos illégales !) ou espion pro-chinois?
Qui plus est, journaliste qui fait des comparaisons entre la guerre contre le mal et la misère que ces fainéants de pauvre ont bien mérité (l'ouragan, c'est une sanction divine contre leurs péchés, non?). L'oncle Sam va pas te garder longtemps. Fais gaffe !
Porte toi bien.
C'est bien gentil ces paysages et maisons détruites mais moi je veux voir ta petite gueule sur les photos (avec le maillot bien sur)!
Héhé...
ça parait tellement suréaliste parfois toutes ces photos...cette maison surélevée, ces panneaux "touristiques"...bref c'est un doux partage entre la honte, pour nous "touristes", et le désespoir entière d'une population.
Continue ton long périple... ;)
On dirait l'agence de NE Lille... Biz Tibo ! Laurie
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